1 Août 2013
Editions Librio, Classique
Publication : 7 avril 1837 (VF) _ Réédition : 1 janvier 2012
92 pages _ 2 €
4ème de couverture : « La plus jeune des six filles du roi de la mer rêve de monter à la surface de l’océan. Le jour où elle peut enfin explorer le monde des hommes, le prince du royaume terrestre voisin donne une fête sur son navire. Une tempête manque de le noyer, la petite sirène le sauve et tombe immédiatement amoureuse de lui. Elle décide alors de sacrifier sa voix en échange d’un corps humain. »
Mon avis : Pour le challenge, j’ai lu plusieurs contes d’Andersen avant de faire mon choix sur un que je présenterais. Une situation ardue. J’ai longuement hésité entre celui-ci, Les cygnes sauvages et La reine des neiges. Pour la simple et bonne raison que pour la plus part de ses contes là, l’histoire et plus particulièrement la chute était différente de celle que je croyais connaître.
Exemple avec le récit de La petite sirène. Tous, nous avons en tête le Walt Disney du même nom. Où une jeune sirène troque sa voix contre des jambes humaines avec une sorcière des mers dans le seul but de pouvoir rencontrer le prince qu’elle aime et conquérir son cœur. Sans oublier le sauvetage dudit prince par la jeune fille et coup de foudre à la clé.
Dans le véritable récit, bien que le début soit pareil, l’histoire diffère dès la rencontre entre la petite sirène et la sorcière. Sorcière pas si méchante que ça et qui en contrepartie de sa voix lui donnera des jambes mais là prévient qu’elle souffrira le martyre à chaque pas fait sur terre. Ayant l’impression de marcher sur des pointes d’épingles, incapable de s’en plaindre à quelqu’un, ayant perdu ce qu’elle avait de plus cher. Ensuite, elle a un délai d’un an pour séduire son prince et lui faire avouer un amour véritable. Au-delà, elle se transformera en écume. C’est-à-dire, la mort pour toutes sirènes. Ces créatures ne possédant pas d’âme.
Le dénouement proposé est vraiment surprenant. Point de mariage et de : « ils vécurent heureux jusqu’à la fin des temps ». Car dans la véritable histoire d’Andersen, la petite sirène n’arrive pas à faire comprendre à son prince qu’elle est la fille qui lui a sauvé la vie, celui-ci en épousant une autre sous ses yeux. Elle finit par se transformer en écume, sa famille pleurant sa disparition. A ce moment là, le fait de devenir écume suite à ses bonnes actions sur terre, lui permettra d’acquérir plusieurs années après une âme pour monter au paradis.
Une histoire qui a de quoi donner à réfléchir sur plusieurs sujets : le courage, la famille, l’amour, le sacrifice, la douleur, la mort, l’âme et etc…
Et en plus de ça, l’histoire est merveilleusement bien décrite. J’ai adoré les décors sous-marins que nous dresse l’auteur. On regretterait presque de ne pas pouvoir être une sirène à son tour et de pouvoir arpenter les fonds marins. Surtout que les créatures aquatiques que l’on rencontre sont loin d’être aussi mauvaise que celle décrite dans les récits des mythes grecs.
Extrait :
« Bien loin dans la mer, l’eau est bleue comme les feuilles des bluets, pure comme le verre le plus transparent, mais si profonde qu’il serait inutile d’y jeter l’ancre, et qu’il faudrait y entasser une quantité infinie de tours d’église les unes sur les autres pour mesurer la distance du fond à la surface.
C’est là que demeure le peuple de la mer. Mais n’allez pas croire que ce fond se compose seulement de sable blanc ; non, il y croît des plantes et des arbres bizarres, et si souples, que le moindre mouvement de l’eau les fait s’agiter comme s’ils étaient vivants. Tous les poissons, grands et petits, vont et viennent entre les branches comme les oiseaux dans l’air. A l’endroit le plus profond se trouve le château du roi de la mer, dont les murs sont de corail, les fenêtres de bel ambre jaune, et le toit de coquillages qui s’ouvrent et se ferment pour recevoir l’eau ou pour la rejeter. Chacun de ces coquillages renferme des perles brillantes dont la moindre ferait honneur à la couronne d’une reine. »