20 Janvier 2013
Editions Albin Michel, Album
Publication : 29 février 2012 (VF)
61 pages _ 15,20 €
4èmede couverture : « Dans ce recueil, 100 haïkus, petits poèmes de 3 vers d’origine japonaise, relatent de brefs instants d’émotion, des sensations, des scènes entraperçues. On y trouve des haïkus traditionnels japonais sur les quatre saisons puis des haïkus d’auteurs français contemporains sur les animaux qui nous entourent.
Après le bonheur de lire ou d’écouter, le lecteur est invité, grâce à dix jeux/conseils, à créer lui-même ses haïkus : une incitation à observer, à ressentir, à s’émerveiller des minuscules événements de son quotidien.
Une délicieuse manière de prêter attention à son univers immédiat et de vivre plus intensément ! »
Mon avis : Voici un joli ouvrage, s’adressant à l’origine à un public d’un jeune âge mais qui pourrait aussi convenir à un adulte débutant. Pour la simple et bonne raison que l’on ne pouvait pas expliquer mieux le haïku que de la façon dont le font les deux auteurs. C’est simple et direct, sans prise de tête et plein de couleurs. Pendant les pages que l’on tourne on nous explique comment débuter dans cet art, on respire grâce aux couleurs et dessins qui accompagnent chaque règle.
D’ailleurs, j’ai apprécié les premières pages où l’on peut lire des haïkus de grands maîtres japonais en correspondance avec les saisons. Et un peu plus loin, en rapport cette fois-ci avec les animaux et écrit par des français. Preuve que la poésie japonaise n’a pas de frontière, ni d’origine. Avant de se plonger dans le vif du sujet. Le tout agrémenté à chaque page de haïkus de personnes de tout âge.
Les conseils qui sont distillés sont vraiment précieux et encourage le lecteur à se lancer. Qu’il n’y a pas à avoir peur et qu’il est normal de douter, d’avancer en tâtonnant avant de trouver son chemin qui mènera à l’épanouissement. Un très bon professeur pour qui veut se lancer seul à la maison ou à plusieurs, sans un maître dans l’entourage.
Grâce à cet album, j’ai découvert le haïku sous un jour nouveau. Que par exemple, la personne qui écrivait n’était pas obligé de respecter la règle des 17 syllabes en 3 vers. Le premier et le troisième composés de 5 syllabes et le second de 7 syllabes. Que c’est un art de l’économie où l’on cherche à aller à l’essentiel, sans s’étouffer de mots superflus. Qu’il représente le vécu, l’instant présent et dont le but est de faire partager sa pensée et son émotion. Et pour cela, il ne faut pas hésiter à toujours avoir un petit carnet dans sa poche pour écrire dedans, gribouiller, raturer. Lire d’autres haïkus pour enrichir son esprit et cela n’est pas grave si certains n’atteignent pas votre cœur et au final, partager. Oser faire lire ses haïkus à d’autres.
Je le conseille vraiment à toute personne qui désire se lancer et qui jusqu’à présent n’a pas trouvé l’occasion de le faire. Cet album est vraiment à la portée de tout débutant, clair et précis.
Extrait :
« Ce canard aux petites cuisses Elle se lance comme une pierre
Dans son kimono duveté Et ricoche sur l’étang
Puisse-t-il avoir chaud ! L’hirondelle
Bashô Daniel de Montmollin
Le voleur a tout emporté Quand passe un cygne
Mais il a oublié la lune Le silence grandit
A ma fenêtre Sur la nuit de l’eau
Ryôkan Françoise Naudin
Elles vont bientôt mourir les cigales Après mon spectacle
On ne s’en douterait pas Trois cent mains applaudissent
Quand on les écoute J’entends celles de maman !
Bashô Maurepas (CE2)
Dans les yeux du chat Une plume de pigeon
Les couleurs de la mer Tombe sur le ventre
Un jour ensoleillée d’hiver De mon ombre
Yorie Ruelle (Sixième) »