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Kezako du livre

Kezako = "Qu'est-ce que c'est ?"

Mon chien Stupide _ John Fante

mon-chien-stupide-copie-1.jpgEditions 10/18, Domaine Etranger

Publication : 1985 (VO), 1987 (VF) _ Réédition : juin 1996

192 pages _ 6 €

 

4ème de couverture : « Si vous avez des idées noires, plongez-vous dans Mon chien stupide. Vous en sortirez revigoré. Le nouvel avatar de Fante, alias Bandini, est un quinquagénaire, vivant sur le bord du Pacifique avec sa femme et ses quatre enfants qui le font tourner en bourrique. Il recueille un énorme quadrupède, Stupide, un chien étrange qui complète la maisonnée. C’est à la fois drôle, ironique, tragique, bouleversant et merveilleusement écrit. A lire de toute urgence. »

 

Mon avis : Le top départ est donné, le décor est planté, on va bien s’amuser !

            Dès la première page, l’auteur ne lésine pas à imposer son style : se sera d’un comique pathétique. Le personnage principal – un père de quatre enfants, cinéaste au chômage – résigné à sa tâche commente sa vie d’un humour sarcastique et ça nous plait. Quand il ne pense pas le contraire de ce qu’il dit il le proclame haut et fort, et peut importe les conséquences de ses actes. Mais ne faudrait-il pas s’en inquiéter quand même ?

            En moins de dix pages, on apprend la source du titre du livre lorsqu’on fait la rencontre de l’énorme chien mal élevé qui va mettre un peu de remue-ménage dans cette grande famille. Au début, on rigole ; au milieu, on rigole ; et à la fin, on ne rigole plus. En réalité, tout est allé tellement vite qu’on ne comprend plus – peut-être parce que l’histoire fait à peine deux cent pages. L’arrivé du chien qui avait été une véritable aubaine a vite tourné au vinaigre. Un vinaigre difficile à digérer. Le personnage comme le lecteur s’en trouve très vite perdu et il faut fermer le livre, réfléchir un peu pour comprendre que parfois il faut savoir ne pas se laisser dépasser par les événements.

 

Extrait :

« Pauvre chien. Je me demande pourquoi il est dans cet état. »

De la main, j’ai lissé ses épaisses et solides oreilles noires.

« Voilà un chien bien malade », j’ai dit quand mes doigts ont rencontré une tique de la taille d’un haricot, si gorgée de sang qu’elle a roulé dans ma paume comme une bille. Je l’ai lancée dans l’herbe.

« Que fait-il ici ? »

« Ce chien est un clochard », j’ai répondu. « Un individu socialement irresponsable, un fuyard. »

« Mais il est malade. »

« Il n’est pas malade. Il est trop paresseux pour chercher un abri. » Du bout de ma chaussure, j’ai effleuré ses côtés. « Va-t’en d’ici, traîne-savates. » Mais il n’a ni bougé, ni ouvert les yeux.

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