30 Juin 2011
Editions Le Livre de Poche,
Fantastique
Publication : 3 octobre 2007 (VF) _ Réédition : 1 avril 2009
563 pages _ 7,50 €
4ème de couverture : « Au-dessus des Hommes, les Anges, Au-dessus des Anges, les Dieux. Au-dessus des Dieux : ? »
Mon avis : Un troisième tome époustouflant que je n’aurais pas pu apprécier autant si celui-ci avait continué sur le même chemin que le deuxième, bien que j’ai deviné par avance la fin de l’histoire.
Au début, après un saut dans le temps qui nous amène directement à la finale – qui sera rejoué plusieurs fois – malgré le fait que l’on soit un peu déçu en tant que lecteur de découvrir l’identité du gagnant, on passe un moment haletant. On assiste à une guerre entre les derniers élèves dieux et cette bataille ressemble à s’y tromper à ce qui a été vécu sur notre terre pendant la guerre mondiale avec Hitler. Un sujet que je trouve assez rébarbatif en général sauf qu’on a la chance ici qu’il soit abordé autrement, éclairant même certains points auxquels je n’avais pas réellement pensé lors de mes cours d’histoire.
Toute fois, petit bémol encore une fois en ce qui concerne Michel que je ne trouve pas assez combatif pendant cette épreuve. Je trouve qu’il lui manque une bonne dose de volonté, de hargne et de détermination à réussir. Mais heureusement, celui-ci finit par remonter dans mon estime par la suite.
Le côté rafraîchissant de ce dernier tome et qui a fait que j’ai passé un agréablement moment est qu’il ne se passe pas exclusivement en Aeden. Après la finale et la sanction de Michel, on part pendant un petit temps en compagnie des humains. Et ce changement de décors est comme une bouffée d’air frais autant pour le lecteur que pour notre personnage principal. On suit avec intérêt Michel qui se retrouve élève dieu déchu sur Terre 18. Immortel et gardant tous les souvenirs liés à Aeden.
Au départ, avec difficulté, il finit néanmoins par s’intégrer aux humains. Par la suite, il découvre comment ont été interpréter les messages envoyés par les élèves dieux pendant l’épreuve. Découvrant avec surprise que le plus souvent les oracles ont été modifiés tel un téléphone arabe. Et que les humains ont une image totalement différente de ce qu’on croit de leurs dieux. J’ai trouvé ça ironique lorsque Michel demande à certains ce qu’ils diraient à leur dieu s’ils le rencontraient en chair et en os.
Parallèlement, Michel est auteur de romans et on sent que Bernard Werber c’est énormément inspiré de sa vie. D’ailleurs, à travers son personnage il n’hésite pas à dévoiler comment il fabrique un livre et où il va chercher l’inspiration et les informations dont il a besoin. Allant jusqu’à mettre en œuvre les critiques littéraires négatives qu’il reçoit même dans les journaux de la part de ses confrères et journalistes.
Tout comme je le disais au début dans mon article, à partir du premier livre, si on prête bien attention à certains passages laissés ça et là par l’auteur, on peut rapidement deviner la fin de cette trilogie. Ce qui est habituellement très mal vécu par un lecteur. Signe en général que l’auteur n’a pas réussi à être à la hauteur de ce qu’il désirait faire ressortir dans son histoire. Mais ici ce ne fut pas le cas comme souvent pour moi. Car Bernard Werber a pleins d’autres messages à faire passer en plus dans son histoire et c’est ça qui fait toute la magie de cette trilogie.
Il ne faut pas prendre en compte que le dénouement de ces trois livres mais ce qui s’y passe tout au long où une myriade de thèmes sont abordés et donnent à réfléchir. A tel point que par moment, ça m’a donné envie un jour de rencontrer l’auteur juste pour échanger des banalités et non pour lui demander un autographe.
Extrait :
« Je visite un lycée où les enfants restent silencieux à écouter un professeur de sciences leur expliquer que le Soleil tourne autour de la Terre. Mais je n’ose le contredire. Les enfants me questionnent sur mon métier d’écrivain, je prends beaucoup de plaisir à leur en parler.
- Vous pouvez tous être écrivains, vous avez tous du talent, il faut juste oser l’exprimer. Ne vous jugez pas. Oubliez les reproches de vos parents ou les notations de vos professeurs. Laissez s’exprimer ce qu’il y a d’imaginaire et de fantastique au fond de vous. Au début, bâtissez de petites histoires, puis testez-les sur vos amis et ensuite agrandissez-les progressivement.
Les professeurs me reprochent d’encourager les enfants à la rébellion en leur conseillant de créer sans peur d’être jugés. Je leur conseille à eux aussi d’écrire et de laisser s’exprimer cette pulsion originelle. Sans peur d’être jugés. »