19 Janvier 2010
Katarina MAZETTI
Editions “Babel”
4ème de couverture :
« Désirée se rend régulièrement sur la tombe de son mari, qui a eu le mauvais goût de mourir trop jeune. Bibliothécaire et citadine, elle vit dans un appartement tout blanc, très tendance, rempli de livres. Au cimetière, elle croise souvent le mec de la tombe d'à côté dont l'apparence l'agace autant que le tape à l'œil de la stèle qu'il fleurit assidument.
Depuis le décès de sa mère, Benny vit seul à la ferme familiale avec ses 24 vaches laitières. Il s'en sort comme il peut, avec son bon sens paysan et une sacrée dose d'autodérision. Chaque fois qu'il la rencontre, il est exaspéré par sa voisine de cimetière, son bonnet de feutre et son petit carnet de poésie.
Un jour, pourtant, un sourire éclate simultanément sur leurs lèvres et ils en restent tous deux éblouis. C'est le début d'une passion dévorante..»
L’avis :
Gros coup de cœur. J’ai lu l’avis de Latite, tant le résumé que son engouement pour ce livre m’ont touché et donné envie de le lire. Résultat, aucun regret de mon achat, un livre littéralement dévoré. Allez, on continue d’écrire un peu pour vous compter l’histoire.
On parle ici de Désiré et de Benny, deux personnes que tout oppose. Lui, agriculteur vivant seul dans sa ferme à s’occuper de ses vaches sans prendre jamais de repos. Il n’a pas le temps. Dès qu’il peut, il s’assoie sur un banc du cimetière, devant la tombe majestueuse de ses parents où il entretient le mini jardin tout autour. Du coin de l’œil, il regarde cette femme « beige » sans couleur, assise sur le banc comme lui à regarder une tombe vide, neutre, sans charme. Elle, c’est Désiré, bibliothécaire, heureuse dans son travail qui n’a jamais vraiment connu l’amour malgré un mariage réussi avec Orjän. A présent, elle est veuve, et sur le banc du cimetière, elle regarde d’un œil outré la tombe d’à coté, extravagante et surchargé. Une tombe comme Orjän n’en aurait pas voulu. Et là, un sourire et ils tombent amoureux, elle la bibliothécaire qui n’a jamais cuisiné et vie dans les livres, lui l’agriculteur qui conçoit sa femme comme travaillant avec lui et avec une sainte horreur des livres sans image. Tout va changer pour eux, lui allant dans l’appartement sobre et fade de Désiré, elle se rendant dans la ferme à devoir cuisiner et supporter les dentelles au mur.
Tous les opposes et pourtant sur un sourire ils vont tenter le jeu de l’amour. Chaque chapitre, on inverse les rôles. Dans la tête de Benny, amoureux et maladroit, on le découvre tendre, attentionné, défaitiste et agriculteur. Dans la tête de Désiré, c’est l’amour fleur bleue, c’est ses doutes, c’est ses erreurs sur sa vie, c’est de courtes lignes de prose à chaque chapitre qui décrivent ses pensées.
Que dire de plus ? Un roman d’amour pas « cul cul la praline » qui mêle adroitement les sentiments entre femme-homme, entre citadin-paysan. Seul regret, la fin. Certes, - je rejoins l’avis de latite06 – elle est très belle, on en convient, mais il manque peut être un petit quelque chose, il y a cinq pages de trop ou bien il manque cinq pages. Un roman magique sans hésitation.
Extrait :
" On va aussi bien ensemble que la merde et les pantalons verts, comme disait mon grand-père. Et je ne veux pas que ça s'arrête. A chaque jour suffit sa peine, je n'aurai qu'à apprendre à faire avec. "