11 Avril 2011
Editions Picquier, Classique
Publication : 1906 (VO), 1996 (VF) _ Réédition : 28 avril 2006
170 pages _ 6 €
4ème de couverture : « Depuis un siècle, Le livre du thé, qui offre une introduction des plus subtiles à la vie et à la pensée asiatiques, s’adresse à toutes les générations. Et ce grand classique, qui a permis naguère de jeter un pont entre l’Orient et l’Occident, n’a rien perdu de sa force et peut encore éclairer notre modernité.
Le trait de génie d’Okakura fut de choisir le thé comme symbole de la vie et de la culture en Asie : le thé comme art de vivre, art de penser, art d’être au monde. Il nous parle d’harmonie, de respect, de pureté, de sérénité. Au fond, l’idéal du thé est l’aboutissement même de cette conception zen : la grandeur réside dans les plus menus faits de la vie. Qui cherche la perfection doit découvrir dans sa propre vie le reflet de sa lumière intérieur. Aussi la voie du thé est-elle bien plus qu’une cérémonie : une façon de vivre en creusant aux racines de l’être pour revenir à l’essentiel et découvrir la beauté au cœur de la vie. »
Mon avis : Un livre qui m’a été offert par The Bursar – que je remercie encore une fois – dans le cadre du swap HP et que j’ai trouvé assez surprenant puisque je ne m’attendais pas du tout à ce que j’allais y trouver. Au départ, je croyais au vue des chapitres : « la coupe de l’humanité », « les écoles de thé », « Tao et zen », « la chambre du thé », « le sens de l’art », « les fleurs » et « les maîtres de thé », que j’allais découvrir entre autre le déroulement d’une cérémonie du thé. Dans l’œil !
J’ai apprécié débuter par une préface nous présentant Kakuzô OKAKURA où j’ai été particulièrement stupéfaite par le petit bout de biographie qui nous est donné. Cet homme a énormément étudié pendant sa jeunesse le monde occidental mais aussi l’histoire des autres pays asiatiques. D’ailleurs, très vite il parla couramment l’anglais.
J’ai appris au cours de ma lecture que ce livre avait pour but d’éclairer, de transmettre aux Occidentaux l’esprit et l’atmosphère du cha-no-yu – cérémonie du thé – en même temps que de défendre une tradition nippone qui risqua de s’éteindre face à l’occidentalisation du pays. Le tout, sur un ton occidental pour une meilleure compréhension, ne manquant pas de faire quelques traits d’humour. De l’humour qui m’a permise de comprendre encore un peu mieux la culture japonaise en comparaison avec la mienne.
Si j’ai été perdu pendant la première moitié du livre où il est fort question de l’histoire de l’Inde, de la Chine et du Japon dans laquelle on remonte l’histoire du thé mais aussi du confusionnisme, du taoïsme et de la voie du zen qui se croisent et s’entrecroisent ; je n’en ai pas moins adoré la deuxième moitié. Beaucoup plus accès sur la tradition nippone où j’en ai appris sur l’esprit de l’architecture, des objets, du décor, l’utilisation des couleurs, de l’espace et des fleurs. Une présentation grotesque de ce qu’on pourrait présenter comme : un regroupement de personnes autour d’une coupe de thé dans le but de communier « harmonie, respect, pureté sérénité ». Où pour présenter les principes sous-jacents, Rikyû utilisait l’expression : wa-kei-sei-jaku. Rikyû que j’ai été un peu surprise de retrouver ici après ma lecture de Le Maître de thé.
Je pense que je relirais ce livre dans quelques années après en avoir découvert un peu plus sur l’histoire du Japon car parfois j’ai été complètement perdu entre les nombreux noms qui m’ont été donnés, sans oublier les différentes époques et etc… En tout cas, je retiens beaucoup de cette lecture comme certaines citations en particuliers.
Extrait :
« En vérité, les règles de la vie sociale ont été instituées afin de nous affranchir des égarements dus à l’égoïsme et à la colère, et de communiquer avec autrui sur un plan qui transcende l’immédiateté dévolue aux conditions, aux pensées ou aux sentiments. […] De l’accent mis sur l’harmonie dans le cha-no-yu est né l’un des traits les plus marquants de cette voie : l’égalité sociale au sein de la chambre de thé. »
« Dans l’un de ses commentaires les plus célèbres, Okakura décrit la voie du thé comme le « culte de l’Imparfait ». […] Pour le taoïsme comme pour le zen, « seul celui qui a achevé en esprit l’inachevé peut découvrir la véritable beauté. La vigueur de la vie et de l’art réside dans leurs possibilités de croissance ». »