Editions Picquier, Poésie
Publication : 2001 (VF) _ Réédition : 21 août 2009
138 pages _ 8 €
4ème de couverture : « Si Sôseki le romancier est de longue date traduit et commenté chez nous, une part plus secrète et à la fois plus familière de son œuvre nous est encore inconnue. Sôseki a écrit plus de 2 500 haikus, de sa jeunesse aux dernières années de sa vie : moments de grâce, libérés de l’étouffante pression de la vie réelle, où l’esprit fait halte au seuil d’un poème, dans une intense plénitude.
« Affranchis de la question de leur qualité littéraire, ils ont à mes yeux une valeur inestimable, puisqu’ils sont pour moi le souvenir de la paix de mon cœur… Simplement, je serais heureux si les sentments qui m’haitaient alors et me faisaent vivre résonnaient, avec lemons de décalage possible, dans le cœur du lecteur. »
Ce livre propose un choix de 135 haikus, illustrés de peintures et calligraphies de l’auteur, précédés d’une préface par l’éditeur de ses Œuvres complètes au Japon. »
Mon avis : Mon cœur balançant, ça m’aura pris du temps de me lancer sur le chemin du haiku. Mais finalement, je l’ai fait ! À savoir que je n’étais toujours pas certaine de moi lorsque j’ai acheté le livre. Et encore plus lorsque j’ai commencé à le lire. Une inquiétude dû au fait que j’avais déjà grappillé ici et là un peu de lecture sur ces poèmes japonais et que je n’avais strictement rien compris.
Au final, il semblerait que j’ai fait le bon choix après tous ces mois d’attente.
Au début, on nous présente l’auteur : Sôseki. Son histoire, sa vie, ses œuvres et la personne qui nous parle, Akiyama Yutaka – qui de mieux qu’un japonais pour nous parler d’un autre japonais ? – s’attèle à la tâche hasardeuse de nous expliquer, à nous occidental, la nature d’un haiku. Comment ça s’écrit, ça se lit et se comprend. A savoir qu’il n’est pas inquiétant si le lecteur ne comprend pas, voire même, s’il comprend tout autre chose. L’interprétation est libre. Et il ne faut pas oublier que la culture japonaise est aussi variée que compliquée et qu’il est normal de ne pas tout comprendre, de ne pas tout décrypter.
En tout, ce livret est l’œuvre d’un magnifique travail d’équipe. Certes, parfois je ne comprenais pas totalement ce que je lisais mais j’en ai apprécié d’autres. Merci aussi aux notes en fin de pages qui donnent quelques explications sur certains haikus. Ainsi que les peintures de l’auteur qui m’ont grandement aidé.
Le hasard de ce choix m’a été bénéfique et instructif.
Extrait :
« Au bout de mon pinceau Ciel et terre
Glacée Se fondent
S’est figée une goutte d’eau Première brume
Une luciole Vent d’hiver
Traverse en silence le salon Qui précipite dans la mer
Vert de lune Le soleil couchant
Souffle le vent d’automne
La vieille valise prend le chemin de l’étagère
Et avec elle les souvenirs
Dialogue intime et familier
Si nuit d’automne plus longue était
Comme les deux se réjouiraient
Lune solitaire L’astre rouge
Abandonnée à la nuit Plonge dans la mer
Qui donc vous regarde
Chaleur torride »
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