13 Juin 2011
Anne Rice
Editions “JCLattès”,“Fleuve noir”, “Pocket”
Du côté des éditions :
Edition JCLattès (1978)
Edition Pocket (1992, 1994 et 2001)
Ed ition Fleuve Noir (2004)
4ème de couverture :
« Jamais roman n’aura hanté à ce point mon esprit de lecteur »… »Jamais, à partir d’une légende vieille comme la mémoire des hommes. L’insatiabilité humaine n’aura été exprimée avec autant d’angoisse et, aussi, de ferveur »… Ce sont des phrases de ce genre que l’on retrouve dans la presse américaine, laquelle a hissé au rang de chef d’œuvre le livre d’Anne Rice : ‘Entretien avec un vampire’…
Deux hommes se rencontrent et conversent dans une chambre d’hôtel. L’un raconte sa vie à l’autre, sa vie de vampire. Il est né à la nouvelle-Orléans il y a près de deux cents ans. Alors se dévoile pour nous un monde atroce, un monde qui pourrait appartenir au réel et qui est l’univers du roman noir quand il accède au sublime. « Entretien avec un vampire » est une parabole sur la vie, l’amour, la mort, l’éternité, la solitude et l’amitié. Il est impossible de s’arracher à la lecture de ce livre poignant et effrayant ?
L’avis :
Il est dur d’aborder avec sérénité un tel ouvrage sachant qu’il a bercé une partie de ma passion – et pas que la mienne – pour le mythe du Vampire J’ai eu l’occasion de trouver une vieille – la première à ma connaissance – édition de ce livre et de me replonger avec plaisir de cette histoire, début d’une longue chronique.
« - Je vois… dit le vampire d’un air pensif.
Puis lentement, il traversa la pièce pour aller se poster à la fenêtre. Il y resta un long moment ; sa silhouette se découpait sur la clarté diffuse qui émanait de Divisadero Street et sur les rayons de phares des automobiles. »
On y rencontre Louis de la pointe du Lac, originaire de la Nouvelle-Orléans au beau milieu de la nuit en pleine discussion avec un journaliste (Daniel) qui ne jouera un rôle que très minuscule dans ce livre. Rôle qui écoute, qui n’est là que pour nous laisser la place d’entendre l’histoire, il n’est donc pas dur de s’identifier au journaliste en face à face avec, ô combien étrange, d’un vrai vampire. Mais pas un vampire comme l’écrivait Shéridan Le Fanu ou Bram Stocker à l’époque, ni ces parodies de vampires que l’on retrouve à chaque coin de rue de nos jours. Un vampire dans toute sa splendeur : monstrueux, bestial, romantique en quête de son humanité perdue.
Louis n’est pas n’importe qui, torturé par la mort de son frère, il dépérit de jour en jour, jusqu’au moment où il rencontre Lestat. L’Amour qui résultera de cette rencontre emmènera Louis très loin de son humanité, puisque c’est par Lestat qu’il se transformera en vampire après, aux portes de la mort, avoir bu le sang du Vampire.
« - Mais pourquoi, Lestat ? Fis-je à voix basse.
Il essayait maintenant de repousser la fillette, mais elle refusait d’abandonner le poignet, qu’elle maintenait contre sa bouche de ses doigts noués autour du bras et des doigts de Lestat, tandis qu’un grognement sortait de sa gorge. »
L’histoire nous racontera, dans une première partie, l’histoire de Lestat et Louis à la Nouvelle-Orléans dans la demeure de Louis. Ce dernier, foncièrement « humain », est torturé entre la peur de perdre le reste de son « humanité » et sa soif de sang. C’est à cause de cette « humanité » qu’il ne veut pas perdre, que Lestat le poussera dans le moindre de ses retranchements, causant leur départ du domaine de la pointe du Lac, puis, bien plus tard, leur séparation.
Par la suite, on rencontrera Claudia créée par Lestat pour retenir Louis. Une grossière erreur. Car si Louis est le plus humain des Vampires du livre, Claudia en est loin. Il est même étrange de la voir comme une adulte dans un corps d’enfant avec ses caprices. Pourquoi planquer un corps parmi les poupées ? Doublé d’un redoutable sens de la conservation, inculqué par Lestat. C’est cette dernière qui poussera Louis à quitter la nouvelle-orléans pour paris en tentant de supprimer Lestat. Malheureusement, elle ne terminera pas l’histoire (Pour l’anecdote, dans une première version, Claudia survivait et partait avec Louis).
Un détail qui a son importance car sa mort viendra hanter Louis jusque dans « Merrick » où elle reviendra sous l’apparence d’un fantôme.
Je vous laisserai découvrir le reste vous-même avec l’apparition d’Armand (Le petit chouchou de ma collègue), où le théâtre des vampires, une porte sur Paris montrant au grand jour les vampires cachés derrière la légende populaire.
« - Tout ce que vous avez éprouvé, à Paris ! (La voix du jeune homme s’amplifia.) Votre amour pour Claudia, vos sentiments, vos sentiments pour Lestat, même… Il n’y avait pas de raisons que cela se termine ainsi, par ce… désespoir ! »
Au final, un roman captivant ! Sublime ! Un livre dont je ne me lasse pas de lire tant il est profond, et bourré de détail sur les personnages, le décor, les actions. Anne RICE ne racontant pas ici une simple histoire de vampire. On les ressent en quête de leurs âmes, par l’intermédiaire de Louis. On peut noter d’ailleurs, qu’il refuse de boire du sang humain (jusqu’à un certain point bien sûr), et pourtant il est tiraillé par la soif, comme une drogue tout en gardant une conscience. Contrairement à Lestat, qui est dépeint comme imbu de sa personne et « bouffant » tout ce qui bouge (on apprendra d’ailleurs dans la suite que cela n’était pas vraiment le cas). Romantisme ! Gothique ! Deux mots qui mène l’intrigue jusqu’à la fin ou l’on ne peut qu’en sortir « différent ».
Et le film ?
Oui, car il faut bien en parler de celui-là. Une bonne adaptation servi par un casting de choc, de bons acteurs.
Brad Pitt interprétera à mon sens, un Louis romantique et sensible. A contrario de Tom Cruise, pour un Lestat dépravé et cruel. On y découvre également une Mademoiselle Dunst ( la blonde dans Spiderman) en Claudia qu’elle interprète avec grandeur. Le rôle de la femme-enfant lui va comme un gant. Petit bémol pour Armand (Désolé Ambroisie), tellement gâché… Mon dieu, il a seulement 16 ans dans Entretien avec un vampire. Alors, POURQUOI ?! Pourquoi Antonio Banderas…
Dans l’ensemble, le film reste fidèle au livre (Il faut dire que c’est Anne RICE qui est aux commandes du scénario) même si des détails ont été supprimés comme l’attaque de la maison de Louis et Claudia par Lestat et son joueur de Violon, où il ne restera que Lestat, les couleurs de ses cheveux, etc… La fin également a été modifiée. La fin du film étant peut être plus marquante, le livre laissant supposer une suite à Daniel. Une adaptation largement plus réussit que La reine des damnées. Mais ça, vous le saurez dans ma prochaine chronique.
Sur ce, chers lecteurs et lectrices, je vous abandonne pour me plonger dans La reine des damnées, le livre, bien évidemment et je vous laisse à vos lectures.
Ce que j’ai aimé :
Ce que j’ai détesté :